Ligne directrice du GREC francilien, mai 2025
Télécharger le pdf (1,3 Mo)
Résumé
La biodiversité est la diversité des organismes vivants à toutes les échelles possibles : la diversité des écosystèmes, la diversité des espèces au sein des écosystèmes, la diversité génétique au sein des espèces, la diversité des interactions écologiques entre les organismes vivants et entre ces organismes et leur milieu physicochimique. Le bon fonctionnement des écosystèmes nécessite l’existence d’organismes jouant des rôles complémentaires (les plantes qui sont les producteurs primaires, des herbivores, des carnivores, des décomposeurs qui recyclent la matière organique morte des plantes, des pollinisateurs…) ; on parle de biodiversité verticale. Le bon fonctionnement des écosystèmes nécessite aussi une diversité d’organismes (espèces, diversité génétique) au sein de ces grands groupes d’organismes ; on parle de biodiversité horizontale. Cela passe par deux grands types de mécanismes : l’effet de complémentarité entre les espèces, et l’effet d’échantillonnage augmentant les chances d’avoir des espèces adaptées aux conditions locales chaque année et permettant à la biodiversité de servir d’assurance vis-à-vis de la variabilité environnementale.
Les écosystèmes et la biodiversité sont en étroite interaction avec le climat, en particulier dans le cadre de la crise environnementale actuelle : la biodiversité est menacée par le changement climatique et, à l’inverse, des écosystèmes en bonne santé, donc abritant une biodiversité élevée, peuvent atténuer le changement climatique en piégeant plus de carbone dans la biomasse et les sols. Une plus grande biodiversité permet aussi à ces écosystèmes de mieux résister aux aléas, comme les événements météorologiques extrêmes ou des organismes ravageurs ou pathogènes, et de fournir durablement d’autres services écosystémiques (production de nourriture, régulation du cycle de l’eau…).
Pour toutes ces raisons, l’adaptation au changement climatique des forêts, de l’agriculture et des zones urbaines passe par une augmentation de la diversité des plantes et des arbres. Cette augmentation de la biodiversité végétale est aussi favorable au maintien de la biodiversité en général (insectes, vertébrés, microorganismes…).
Augmenter la biodiversité ne suffit pas. Il faut aussi développer de nouvelles pratiques pour accompagner cette augmentation et la rendre efficace : couper les arbres suffisamment vieux et sans coupe rase, protéger les sols agricoles et leur fertilité, maintenir suffisamment d’espaces verts en zone urbaine et péri-urbaine (ce qui peut impliquer de désimperméabiliser les sols) et développer de nouvelles formes de végétalisation, comme les toitures végétalisées. Enfin, la végétation et les sols représentent des stocks de carbone très importants qui, si on arrive à augmenter leur taille, peuvent contribuer à atténuer le changement climatique. Cela est possible, par exemple, en augmentant les surfaces forestières et en gérant convenablement les forêts ou en protégeant les sols agricoles. Dans tous les cas, cette capacité d’atténuation dépend d’une biodiversité végétale élevée.