Objectifs
Aucune région n’est épargnée par les impacts du changement climatique et de la perte de biodiversité. Néanmoins, les rapports du GIEC ne permettent pas une analyse détaillée des changements environnementaux en cours à l’échelle de l’Île-de-France.
Les projections climatiques et analyses environnementale de plus grande échelle spatiale pourraient être régionalisées pour fournir une information à une échelle pertinente pour l’Île-de-France, mais cela nécessite un travail prenant en compte notamment les spécificités géophysiques et socio-économiques de la région, dont la présence d’une métropole urbaine dense entourée d’un territoire agricole et forestier très étendu.
La manifestation du changement climatique dans un territoire dépend non seulement de l’évolution globale du climat mondial (le réchauffement), mais également des usages territoriaux des sols. En effet, tout changement d’occupation ou de gestion des sols et des paysages dans un territoire influence son climat puisqu’il perturbe les échanges d’eau, de chaleur, de gaz à effet de serre et de polluants entre la surface et l’atmosphère.
Toute stratégie d’atténuation ou d’adaptation du changement climatique aura donc une influence sur le confort hydro-thermique et la qualité de l’air du territoire, sur l’intensité de plusieurs événements extrêmes tels que les canicules, sur la pluviométrie, les inondations et l’intensité des vents.
Du côté de la biodiversité, ce sont la fragmentation et la réduction de la surface des habitats, engendrées par l’urbanisation et, surtout, par l’agriculture, qui sont les causes premières de sa régression. Les effets combinés de l’évolution du climat et de l’érosion de la biodiversité altèrent la stabilité et la productivité des écosystèmes forestiers et agricoles et des services écosystémiques associés, y compris en termes d’impacts sur le climat local, et créent par ailleurs de nouvelles incertitudes économiques à court et long termes.
Le changement climatique peut par ailleurs devenir un facteur additionnel et potentiellement prépondérant de perturbation de la biodiversité dans le futur.
En conséquence, les principaux risques auxquels la France est soumise et qui nécessiteront une adaptation ne sont pas connus dans le détail des différents territoires. La façon dont ils se traduisent dès maintenant pour les différents acteurs (politiques publiques, secteurs économiques, habitants, écosystèmes et biodiversité) reste également une inconnue.
Il est donc nécessaire de réaliser un « état des lieux scientifique continu » du dérèglement climatique et écologique, de ses impacts environnementaux et de ses conséquences socio-économiques, avec une différenciation claire selon les différents environnements de la région Île-de-France.
Les objectifs du GREC francilien sont de formaliser les connaissances en grands principes directeurs utilisables par les acteurs pour décider des opérations d’aménagement du territoire : trames vertes, bleues, brunes, noires, renaturation des villes, développement de canopées urbaines, déploiement de solutions basées sur la nature, verdissement des activités forestières, agricoles, commerciales, industrielles, etc. Les travaux du GREC francilien permettront également de définir une feuille de route des recherches nécessaires pour répondre aux questions spécifiques de l’Île-de-France.