Les extrêmes climatiques et les risques associés au changement climatique
Les vagues de chaleur subies récemment deviendront fréquentes si le réchauffement global dépasse 2°C, mais conserveront une fréquence proche de la fréquence actuelle avec un réchauffement limité à 1,5°C. Un saut de record de températures tel qu’observé en Colombie Britannique, pouvant porter les records bien au-delà de 43,6°C (record actuel francilien de 2019) ne peut pas être exclu dans les décennies à venir.
Les vagues de froid, comme le nombre de jours de gel, sont et seront en régression, mais de grandes vagues de froid comme celles de 1985 restent possibles. Le nombre de jours de gel a diminué d’environ 30% depuis 1950 ; les projections indiquent une poursuite de ces tendances, avec une raréfaction des jours de gel qui pourtant ne disparaîtront pas dans ce siècle. La probabilité de grandes vagues de froid est aujourd’hui divisée par deux ou trois par rapport au milieu du XXe siècle.
Les sécheresses n’ont pas de tendance marquée en Île-de-France dans les dernières décennies. Les projections climatiques indiquent néanmoins un accroissement probable des sécheresses de tous les types (météorologique, hydrologique, agroécologique) en été particulièrement.
Les précipitations extrêmes ont augmenté en intensité depuis 1950 d’environ 10-20 % en moyenne, signe probable d’une influence du changement climatique. Cette tendance pourrait néanmoins être due à la variabilité climatique naturelle. Les crues et inondations sur les rivières et fleuves franciliens n’ont pas de tendance passée marquée.
L’intensité des précipitations extrêmes va poursuivre son augmentation, pour tous les types d’événements (courts ou longs), avec une augmentation des intensités d’environ 20 % d’ici la fin du siècle par rapport au passé récent pour les scénarios climatiques élevés. Cela augmente la probabilité de crues des rivières et d’inondations pluviales en l’absence d’adaptation spécifique.
La probabilité de certains événements combinant vague de chaleur et sécheresse estivale simultanément est projetée en augmentation. La simultanéité des événements génère des impacts importants, même pour des intensités modérées de chaque événement pris indépendamment.
Les risques liés au changement climatique sont liés à l’augmentation de fréquence ou d’intensité des aléas mentionnés ci-dessus, mais aussi à l’exposition et la vulnérabilité des personnes, installations et écosystèmes. Ainsi, le risque n’est pas réparti de façon géographiquement homogène dans la région, et dépend fortement de facteurs sociaux-économiques pour les personnes exposées. Par ailleurs, les ménages les plus modestes sont globalement plus représentés dans les environnements multiexposés et carencés en aménités. Une adaptation réussie devra donc prendre en compte ces facteurs.
Ce carnet a reçu le soutien financier de :
- La Région Île-de-France
- La Mission pour les initiatives transverses et interdisciplinaires du CNRS (MITI)