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Ce carnet a pour objectif de faire un point général sur le bilan et les évolutions des émissions de gaz à effet de serre en Île-de-France.

Émissions de gaz à effet de serre en Île-de-France : bilan et évolution

L’Île-de-France est un moteur important des économies française et européenne. Cet atout se traduit par une empreinte énergétique importante, dépendante de l’extérieur et des énergies fossiles. En conséquence, l’objectif de la neutralité carbone en Île-de-France (ÎdF) impose un effort sur la sobriété énergétique, un développement massif des énergies renouvelables (ENR) et une réduction de la dépendance énergétique. L’objectif, à terme, de 100% d’ENR pour la consommation énergétique n’est atteignable que si la région se fournit en ENR à partir des autres régions avoisinantes. Même si la Région Île-de-France exploite tous ses potentiels énergétiques, la production locale restera néanmoins insuffisante compte tenu de la densité de populations et d’activités.

Les émissions de gaz à effet de serre en Île-de-France en 2018 sont estimées par Airparif à hauteur de 41.2 MtCO2e, représentant environ 10% des émissions nationales. Les secteurs du bâtiment et du transport dominent les autres secteurs avec presque 80% des émissions de la région. Sur les 13 dernières années, une réduction des émissions de 22% a pu être constatée, un chiffre légèrement inférieur aux objectifs initiaux de 28% en 2020 sur la région mais équivalent à la moyenne nationale.

La répartition spatiale des émissions de GES suit la répartition de la densité de la population, et les émissions par habitant sont ~50% inférieures à celles du territoire national avec 3,4 tCO2e/capita (scope 1+2). Plusieurs facteurs y contribuent favorablement : la densité urbaine, la prédominance de logements collectifs, le réseau de transports en commun bien développé, ou encore le réseau de chaleur urbain dense.

Pour 2050, l’Île-de-France vise la neutralité carbone. L’objectif de la neutralité carbone pour 2050 en Île-de-France sera atteint si les sources et puits de carbone sont en équilibre. Les émissions dites incompressibles devront donc être compensées ou séquestrées. La séquestration via reboisement reste limitée par la concurrence au niveau de l’occupation des sols. Si Paris voulait planter une forêt pour compenser ses émissions incompressibles, une surface aussi grande que l’Île-de-France serait nécessaire pour séquestrer le reliquat.

Les mesures atmosphériques sont complémentaires aux inventaires classiques et peuvent dans certains cas combler les lacunes présentes dans les inventaires. Des systèmes de mesure atmosphérique des GES, similaires aux réseaux de suivi de la qualité de l’air, peuvent collecter et fournir une information indépendante, transparente, et rapidement disponible pour mieux suivre l’évolution des émissions sur le territoire et mieux guider la prise de décision des politiques publiques. En revanche, cette approche nécessite une expertise technique peu répandue.

Les objectifs climatiques des différents niveaux politiques sont cohérents entre eux. Par rapport aux politiques climatiques à plus grande échelle, on constate que l’Île-de-France affiche à ce jour des objectifs en accord avec ceux du territoire national et de l’Union Européenne. Ainsi, pour 2050, un objectif zéro-carbone et un approvisionnement à 100% en ENR est envisagé.

Ce carnet a reçu le soutien financier de :

  • La Région Île-de-France
  • La Mission pour les initiatives transverses et interdisciplinaires du CNRS (MITI)