Le climat francilien et les grandes lignes du changement climatique en Île-de-France
Dans les évolutions observées jusqu’à aujourd’hui, pour l’Île-de-France, les signes du changement climatique depuis le milieu du XXe siècle sont déjà très perceptibles : réchauffement moyen d’environ 2°C depuis 1950 pour un réchauffement global d’environ 1,1°C depuis le pré-industriel, vagues de chaleur en forte augmentation, les vagues de froid et gel en régression, pluies intenses en augmentation. L’augmentation récente (fréquence, intensité) des vagues de chaleur et la régression des vagues de froid sont attribuables aux activités humaines, et plus spécifiquement à l’émission de gaz à effet de serre.
L’urbanisation est un facteur majeur de modification du climat local. C’est le cas en particulier de la région parisienne, avec un îlot de chaleur marqué, induisant des températures urbaines pouvant être 10 degrés plus élevées qu’en zone rurale la nuit en période de canicule. La présence d’un couvert végétal dense, transpirant, en périphérie des villes comme à l’intérieur des villes, a le potentiel d’atténuer ces pics de chaleur.
Les évolutions observées vont se poursuivre pendant au moins une ou deux décennies, et possiblement au-delà en fonction de la rapidité de la réduction mondiale des émissions de gaz à effet de serre. Pour un réchauffement global de 1,5°C au-dessus de l’ère pré-industrielle, obtenu probablement d’ici une vingtaine d’années, nécessitant une neutralité carbone en 2050 ou avant, pour être stabilisé à ce niveau, les tendances régionales du changement climatique seront plus marquées qu’aujourd’hui mais resteront limitées.
Pour un réchauffement global de 2°C (probablement atteint au milieu du siècle pour des scénarios médians à élevés), un réchauffement régional d’environ 0,5-1°C par rapport à aujourd’hui est projeté, ainsi qu’une modification du régime des pluies (plus fréquentes en hiver et plus rares en été), et un changement significatif dans certains extrêmes.
En résumé, les manifestations du changement climatique se font déjà sentir en 2020 de façon très claire. Leurs amplitudes à venir dépendront des actions d’atténuation et d’adaptation mises en œuvre dès aujourd’hui.
Ce carnet a reçu le soutien financier de :
- La Région Île-de-France
- La Mission pour les initiatives transverses et interdisciplinaires du CNRS (MITI)